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On détecte toujours mal les protéines responsables des vraies allergies

Article paru dans le journal nº 33

Après des décennies d’indifférence aux interactions entre alimentation et santé, ne tombe-t-on pas dans l’excès inverse en diagnostiquant trop vite des allergies alimentaires ? Faisons le point avec le docteur Raphaël Nogier, qui préconise une alimentation personnalisée en misant sur des tests singuliers.

Principes de Santé Vous avez été l’un des premiers à dénoncer les méfaits possibles du lait de vache. Le temps vous a-t-il donné raison ?

Docteur Raphaël Nogier

Malheureusement oui. En 1994 et même en 1997, au moment de la parution de mes premiers livres, on ne m’a pas vraiment entendu. Moi-même, jeune médecin généraliste dans les années 80, je n’imaginais pas que des allergies alimentaires puissent être la cause de graves pathologies, dont peut-être le cancer du sein. Toutefois, quand j’ai décidé de publier, j’avais engrangé suffisamment de cas de patients me permettant de faire un lien pertinent entre symptômes, allergies et système immunitaire. Depuis, les mentalités ont un peu changé mais l’information circule encore mal. L’alimentation doit être personnalisée, d’où l’intérêt d’avoir des tests de dépistage simples et efficaces.

P. de S. C’est pourquoi, dans votre dernier ouvrage, vous évoquez une alimentation bien testée ?

Dr R. N.

Il est vrai que définir une véritable allergie alimentaire, surtout à effet dit retardé, reste très complexe. À titre d’exemple, on voit trop de patients mis à la diète « sans gluten » ; or l’intolérance au gluten est très rare, et par ailleurs différente de l’allergie au blé, qui elle, est plus courante. Il ne faut pas tout confondre ! Donc, si je respecte mes confrères allergologues, j’ai hérité de mon père une vision singulière de la santé. Je leur propose donc une approche complémentaire.

P. de S. Rappelez-nous ce qu’est une allergie et ses causes courantes ?

Dr R. N. Une allergie, c’est une réaction anormale et non souhaitée de l’organisme devant une protéine. Cette protéine peut être apportée par l’air (allergie respiratoire), par le contact (allergie cutanée) ou par l’alimentation. L’allergie alimentaire est due à un passage anormal de protéines dans le sang à travers la barrière intestinale. À ne pas confondre avec une intolérance alimentaire qui peut aussi impliquer des sucres, voire des métaux. Le système immunitaire se met alors en chasse de la protéine et, par des réactions très complexes, va sécréter des anticorps et des interleukines avec effet délétère sur tous les organes. La cause principale est la diversification trop précoce de l’alimentation du nourrisson chez qui la barrière intestinale ne devient fonctionnelle qu’à partir du 4e mois. Voilà pourquoi j’affirme qu’il faut encourager l’allaitement maternel, c’est la meilleure façon de prévenir les allergies. Par la suite, il peut y avoir lésion de la barrière intestinale à partir de certains ...

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